Les Députés de Benno Face à l’Équation Difficile de la Dissolution du CESE et du HCCT

Les Députés de Benno Face à l’Équation Difficile de la Dissolution du CESE et du HCCT

La rationalisation des dépenses publiques est devenue une priorité pour les nouvelles autorités. Après avoir dissous la Commission Nationale de Dialogue des Territoires (CNDT) la semaine dernière, le chef de l’État poursuit son processus de réduction des institutions jugées inefficaces. Désormais, c’est au tour du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) de faire face à une possible dissolution, une promesse phare du programme électoral du président.

Le projet de loi visant à dissoudre ces deux institutions sera soumis ce jeudi à l’Assemblée nationale, où il soulève une équation politique complexe pour la majorité parlementaire Benno Bokk Yaakar (BBY). Cette loi est cruciale pour l’actuel président, mais elle place BBY dans une position délicate. Si le projet est adopté, cela pourrait révéler des divisions internes au sein du groupe BBY, qui, pour contrer ce projet, devrait voter en bloc contre. En revanche, si la loi est rejetée, cela pourrait être perçu par l’opinion publique comme une tentative de protéger des privilèges jugés injustifiés, en particulier en ce qui concerne les 15 milliards de francs CFA que l’État économiserait grâce à la dissolution de ces institutions.

Cette situation place BBY entre le marteau et l’enclume. D’une part, l’adoption du projet de loi pourrait affaiblir l’ancienne majorité en privant ses membres de revenus importants, augmentant ainsi les risques de désertions. D’autre part, le rejet du projet pourrait entacher l’image de BBY, le public voyant cela comme une défense d’intérêts personnels au détriment du bien commun.

Pour le Pastef, le parti au pouvoir, ce projet de loi représente une opportunité de tester sa force au sein de l’hémicycle et de mesurer ses capacités de manœuvre politique. Les députés de BBY, notamment, pourraient être confrontés à des tentatives de défection, influencées par des négociations secrètes. Ce vote permettra également de clarifier les positions des entités comme Taxawu Dakar de Khalifa Sall et le Parti Démocratique Sénégalais (PDS), qui sont restées discrètes depuis la nouvelle alternance.

Alors que l’opposition s’organise pour une possible cohabitation après les prochaines législatives, le vote de cette loi devient un champ de bataille entre les deux forces politiques principales du moment : l’Alliance pour la République (APR) et Pastef. L’issue de cette confrontation pourrait redessiner le paysage politique sénégalais, posant de nouveaux défis pour les deux camps. Qui, entre les présidents Bassirou Diomaye Faye et Macky Sall, sortira vainqueur de cette lutte par procuration ? L’avenir proche nous le dira.

haran

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