Exploitation du Pétrole au Sénégal : Woodside et le Scandale des 1 000 000 Barils Exportés, Entre Bénéfices Australien et Menaces Politiques Locales

Exploitation du Pétrole au Sénégal : Woodside et le Scandale des 1 000 000 Barils Exportés, Entre Bénéfices Australien et Menaces Politiques Locales

Alors que Diomaye et Sonko s’affrontent sur la scène politique avec des menaces et des stratégies, le géant pétrolier Woodside transporte discrètement un million de barils de pétrole brut sénégalais à bord de deux supertankers, générant au moins 140 milliards FCFA.

À la Bourse de Sydney, au cours du premier semestre 2024, les actionnaires de Woodside Energy, l’opérateur australien en charge des 20 puits du bloc offshore RSSD situé à près de 100 km au sud de Dakar, jubilent. La production du champ Sangomar fait flamber les actions de la société, boostée par un bénéfice net impressionnant et des dividendes élevés grâce à l’atteinte prématurée d’un niveau d’extraction de 100 000 barils par jour.

Ce succès est d’autant plus marqué par la fusion récente avec l’opérateur américain de GNL, Tellurian, qui porte la capitalisation boursière de Woodside à 35 milliards de dollars US (environ 21 000 milliards FCFA). Cela ouvre la voie à des investissements colossaux, notamment au Mexique.

Au Sénégal, deux supertankers sous pavillon grec, chargés de plus de 1 000 000 de barils de brut extrait du champ Sangomar, ont déjà quitté les eaux sénégalaises à destination des raffineries européennes de Shell, pour une valeur minimale de 70 milliards FCFA par cargaison. L’extraction est en phase d’accélération avec la phase 2 du projet, qui pourrait permettre d’atteindre un pic de production de 220 000 barils par jour si les investissements se poursuivent.

Le bassin MSGBC, dont seulement 15% a été exploré, pourrait révéler jusqu’à 1 milliard de barils. Cependant, le contrat de partage de production (CPP) actuel, déséquilibré et peu favorable, ainsi qu’une fiscalité quasi marginale, suscitent des inquiétudes. Avec des bénéfices nets de 1,9 milliard USD pour les six premiers mois de 2024, Woodside refuse de se conformer aux réclamations fiscales sénégalaises de 41 milliards FCFA, un montant qui ne représente même pas 3% de ses gains.

Il est urgent pour le Sénégal de renégocier ce CPP déséquilibré, même au risque d’un arbitrage international. Le nouveau régime doit oser mettre en jeu son capital politique pour défendre les intérêts supérieurs du pays et assurer sa survie économique.

Moustapha DIAKHATE
Ex Conseiller Spécial du Premier Ministre
Expert et Consultant en Infrastructure et Énergie

haran

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