Moussa Diakhaté : Doutes sur la dissolution de l’Assemblée nationale et les annonces d’Ousmane Sonko
Moussa Diakhaté, président de la commission des lois, a réagi aux récentes déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko concernant une possible dissolution de l’Assemblée nationale. Il a exprimé ses préoccupations quant au fait que le budget 2024 ne prévoit aucune disposition pour les élections, ce qui pourrait compliquer la gestion financière si la dissolution venait à se concrétiser.
« Le président de la République a le pouvoir de dissoudre l’Assemblée après deux ans de mandature », rappelle Moussa Diakhaté. Cependant, interrogé sur cette éventualité, il préfère rester prudent : « Pour l’instant, je suis élu pour cinq ans, et je continue mon travail avec le même engagement qu’au premier jour », affirme-t-il, refusant de se laisser entraîner dans les spéculations politiques.
En citant Saint Thomas d’Aquin, Diakhaté indique qu’il préfère ne croire que ce qu’il voit. « Ousmane Sonko avait dit qu’il ne dissoudrait pas cette Assemblée, qu’il qualifie d’indigne. Attendons de voir », commente-t-il.
Évoquant la Déclaration de Politique générale du Premier ministre, il souligne qu’il faut accorder à ce dernier le bénéfice du doute, tout en pointant du doigt le calendrier serré. « Le Premier ministre aurait besoin d’au moins huit jours pour se préparer à l’annonce d’une telle décision », explique-t-il.
En extrapolant, Diakhaté note que si l’on ajoute ces huit jours à la date du 5 septembre, la dissolution pourrait être envisagée autour du 13 septembre, un jour après la date légale qui permettrait au Président Bassirou Diomaye de dissoudre le Parlement. Toutefois, il se montre sceptique : « Certains pensent que l’Assemblée sera dissoute le 12 septembre. Techniquement, c’est possible, mais je doute qu’ils prennent une telle décision à la légère. »
Face à l’incertitude, Moussa Diakhaté choisit de rester réservé : « Le Premier ministre l’a annoncé, peut-être que cela se fera, mais je préfère attendre avant de tirer des conclusions. » Il conclut en conseillant l’exécutif de finaliser d’abord le vote du budget avant de dissoudre l’Assemblée. « Un État ne se gère pas par émotion. Sans une planification adéquate, cela pourrait créer des problèmes, notamment dans l’adoption du budget. D’ailleurs, aucune ligne budgétaire n’est prévue pour des élections », avertit-il.