Chavirement d’une pirogue à Mbour : Cheikh Issa Sall dévoile la tragédie familiale derrière le drame

Chavirement d’une pirogue à Mbour : Cheikh Issa Sall dévoile la tragédie familiale derrière le drame

Le 8 septembre dernier, une pirogue transportant des migrants vers l’Espagne a chaviré à 4 km des côtes de Mbour, au Sénégal, causant plusieurs morts et de nombreuses disparitions. Ce drame a secoué la communauté locale, touchée par la perte de nombreux proches. Parmi les personnes affectées, le maire de Mbour, Cheikh Issa Sall, a partagé une dimension personnelle de cette tragédie, révélant que son demi-frère était le capitaine de l’embarcation.

Lors d’une interview dans l’émission Info Matin sur la chaîne TFM, Cheikh Issa Sall a exprimé sa douleur et son incompréhension face aux événements. « C’était mon demi-frère paternel, il était mon capitaine lorsque je partais en mer dans ma jeunesse », at-il confié, visiblement ému. Il a également souligné que son frère n’avait pas de difficultés financières apparentes, possédant une pirogue et des équipements de pêche depuis 1998, ainsi qu’une maison construite par ses propres moyens.

Malgré cette stabilité apparente, Cheikh Issa Sall ne parvient pas à expliquer pourquoi son frère a choisi de s’engager dans cette dangereuse traversée avec ses enfants et 12 de leurs neveux. « Je ne comprends toujours pas pourquoi il a ressenti le besoin de prendre la mer avec sa famille », s’est-il déploré.

Parmi les passagers, deux des enfants du capitaine ont survécu, mais la majorité des membres de la famille ont péri dans le naufrage. « Notre famille représente la partie majeure de l’embarquement. Nous avons perdu des neveux, des beaux-frères. C’est une tragédie qui a décimé notre famille », a ajouté le maire, visiblement accablé.

Cheikh Issa Sall a également évoqué l’état psychologique de son frère, qui s’est volontairement livré à la police. Selon lui, le capitaine regrette profondément son rôle dans ce drame et se demande comment il pourra affronter les familles des victimes.

Ce naufrage s’inscrit dans une série de tragédies maritimes frappant Mbour ces dernières semaines. « Nous avons 300 migrants clandestins originaires de notre quartier, actuellement en détresse en Mauritanie, et 150 personnes sont portées disparues en mer depuis un mois », a révélé le maire avec une profonde tristesse.

La rareté des ressources halieutiques et la précarité économique sont, selon Cheikh Issa Sall, à l’origine de ces tentatives d’émigration. Il a souligné que les jeunes de Mbour, particulièrement ceux du quartier Téfess, n’ont pas peur de la mer, car ils y sont habitués depuis leur plus jeune âge.

Ce naufrage vient encore renforcer le climat de désespoir qui règne dans cette communauté, marqué par des pertes humaines successives et des conditions de vie de plus en plus difficiles.

haran

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