Élections législatives anticipées au Sénégal : l’opposition multiplie les coalitions, le régime maintient le silence
Les préparatifs des élections législatives anticipées prévues pour le 17 novembre 2024 s’intensifient. Tandis que les autorités responsables du processus électoral s’activent en coulisses, la scène politique sénégalaise bouillonne de nouvelles alliances. En seulement neuf jours après la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République, plusieurs coalitions de l’opposition ont déjà vu le jour.
Parmi celles-ci, on note l’émergence de l’Alliance pour la transparence des élections (Atel), regroupant 110 partis et mouvements politiques. Cette alliance, créée le 19 septembre 2024, vise à garantir des élections transparentes et appelle à des concertations avec les autorités pour assurer un consensus sur le processus électoral.
Une autre coalition notable est le Bloc des libéraux et des démocrates/TAKKU, composé de 40 partis issus de la mouvance libérale, incluant l’ancien parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr). Son objectif est de préserver l’héritage de plusieurs décennies de lutte pour la démocratie au Sénégal, tout en consolidant les acquis économiques et sociaux réalisés entre 2000 et 2024. Il est important de noter que le Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ancien président Abdoulaye Wade ne fait pas partie de ce bloc.
En outre, la coalition La marche des territoires/Andu Nawlé, lancée par Maguette Sène, maire de Malicounda et ancien responsable de l’Apr, rejoint les rangs des forces en compétition pour les législatives anticipées. D’autres personnalités politiques ont également saisi l’occasion pour officialiser de nouvelles formations politiques. Cheikh Issa Sall, maire de Mbour, a ainsi créé l’Union Nationale pour l’Intégrité, la Transparence et l’Équité (UNITÉ/BOLLO), tandis qu’Aly Ngouille Ndiaye, maire de Linguère et ancien ministre sous Macky Sall, a annoncé la création du Parti pour la Souveraineté et le Développement (PSD Njariñe).
Du côté du régime en place, aucune stratégie claire n’a encore été dévoilée. Malgré l’absence d’information sur la coalition Diomaye président, qui soutient le chef de l’État, le Pastef reste discret. Toutefois, le Secrétariat général du parti a ordonné des réunions départementales ce week-end pour sélectionner les candidats titulaires et suppléants des circonscriptions électorales. Depuis, c’est le silence total du côté du parti au pouvoir comme de ses alliés.